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My head is like a prison cell

I lost my faith in the summertime

Baby, did you forget to take your meds?

Publié le 4 Septembre 2017 par Delilah Mercury

On se retrouve après quelques temps et tout va si vite, on parle, on boit, on rit, l'ivresse monte vite, les habits s'envolent, les mains se promènent. C'est chaotique, de la bière renversée, des sous-vêtements perdus, des piercings tombés, nous on ne s'en rend pas compte, on est ailleurs, mais ailleurs ensemble. On commence à s'endormir entrelacées, peau contre peau, disparue l'intimité. La musique se fait entendre un peu, la lumière est toujours allumée, moi je pense à mon bras sous toi qui s'engourdit.

 

Une autre soirée d'ivresse légère, il pleut comme tu aimes, il fait gris comme tu aimes, allons nous balader sous ce temps qui te plaît. Juste assez de bière pas chère pour être pompettes, on va jouer sous la pluie, je monte sur le tourniquet, tu grimpes sur les cabanes, puis on se court après, on s'attrape et on s'embrasse, tu montes avec moi sur le tourniquet et tout disparait à part tes yeux, c'est une scène de film, tout chavire autour de nous, embrasse moi c'est romantique.

 

Puis l'autre soir on est sortie, je me sentais jolie avec mon look années 90, toi tu faisais plus punk, on a bu un peu, tu étais fatiguée, j'ai ressenti un mal-être, pourquoi je suis là, pourquoi ça ne va pas, pourquoi ça ne va jamais. Au fond du bar, invisibles, oubliées, pourquoi. Tu me parlais et je t'écoutais et en même temps j'ai sorti la lame de scalpel de mon sac, quelques entailles faites sous la table, rien de très profond, mais assez pour que ça saigne, un peu trop.

J'essaye de cacher, heureusement j'ai une veste et des mouchoirs, mais tu veux m'inviter à manger, tu as faim, allons manger, c'est très bon mais je suis gênée, je mets du sang partout, je vais vite aux toilettes me nettoyer. Dans le métro tu tombes de sommeil, ta tête penche vers l'avant et tu es réveillée à chaque arrêt brutal. Je te prends dans mes bras et mets ta tête sur mon épaule, tu te rendors vite, tu es toute lourde car toute endormie, là je me sens bien, je me sens utile, je me sens apaisée d'avoir ta chaleur contre moi, je suis triste quand le métro arrive à notre arrêt. En rentrant tu t'endors comme une masse, moi aussi, je me réveille avant toi, j'attends, j'attends, tu ne te réveilles pas, je me sens triste, alors j'ose me blottir contre toi en essayant de ne pas te réveiller. C'est un échec, ta main se pose sur mon épaule, l'autre caresse doucement mon bras du bout de tes doigts, toujours avec tant de délicatesse, tant de douceur, tant de tendresse, et comme à chaque fois je me dis que je ne le mérite pas, je ne mérite pas cette affection, je suis qui pour être dans tes bras.

 

Et tout se chamboule en ce moment, je vais revoir la mère que j'ai deserté, mes amis souffrent tous et je suis impuissante face à tout ça.

Mes cheveux font de jolies boucles par contre.

On me dit que je sens bon. Que je suis belle en robe.

J'ai très envie de chanter et de danser, de laisser tomber mes inhibitions et me déhancher et fermer les yeux et ne faire qu'un avec la musique.

Mon cerveau est malade, malade, malade. Mon âme est sale. J'ai gâché bien trop de choses.

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L
C'est beau. Je ne te connais pas, je ne sais pas à quel point tu te consacres à l'écriture, mais à la lecture de ce blog j'ai envie d'en lire plus.
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